Elle est arrivée un après-midi à l'heure du goûter pour nous présenter son nouveau-né.
J'étais ravie. Déjà à l'époque j'aimais beaucoup les nourrissons.
Du blabla et quelques tasses de café plus tard, et tandis que je me delectais d'une grosse part de tarte aux pommes arrosée d'un verre de limonade, le Bébé commençait à pleurer reclamant à manger.
Elle ne s'est pas levée non. Elle a ouvert son chemisier, a soulevé son soutien-gorge.
Et je l'ai vu ce sein. Enorme, avec ses veines saillantes et bleues. Ce mamelon brun gigantesque.
Et ce Bébé se jeter sur le sein de sa mère. Et j'ai entendu les bruits de déglutition.
Mon verre de limonade est resté en l'air, la bouche bée, je suis sortie de la cuisine.
J'avais 15 ans et c'était la première fois que je voyais une femme allaiter. J'avais 15 ans et je me suis demandée non pas pourquoi toutes les femmes de ma famille donnaient le biberon mais pourquoi cette femme se faisait subir "ça".
15 ans plus tard j'apprenais que j'allais devenir maman pour la première fois. Assise sur les toilettes je savais que j'allais allaiter cet enfant, mon enfant.
J'ignore ce qu'y il y a près de 4 ans m'a fait changer d'avis. C'était une évidence, je ne me posais pas de question. C'était naturel.
Malheureusement, je n'ai pas pu allaiter longtemps Baby Z. Je n'étais pas bien renseignée, pas suffisament de toute évidence. Sevrage brutal. Brutal dans le sens où ni Baby Z ni moi n'en n'avions voulou.
Pour Junior l'envie d'allaiter était encore plus forte. Peut être parce que mon premier a été interrompu...
Je ne savais pas quoi répondre quand on me demandait combien de temps j'avais l'intention d'allaiter Junior.
Je ne sais toujours pas quand je vais arrêter...
- Avec les vacances de Mister? oui mais c'est si pratique de pouvoir voyager - se promener sans devoir porter biberon, lait en poudre et bouteille d'eau
- Avec la diversification? Ouais mais là je n'ai pas envie de lui perturber plus le bide, les purées et les compotes
- Avec les dents? ...
Bien entendu, avec les tétées toutes les deux heures, les nuits ne sont pas reposantes. Et cela devient de plus en plus difficile avec l'accumulation de la fatigue.
Mais je vis une si belle aventure, je me sens si bien dans mon allaitement que j'ai envie de prolonger encore un peu. Pourquoi mettre un terme à quelque chose qui nous plait autant?
Pour tout te dire, je serais capable de faire un troisième enfant rien que pour retrouver ce plaisir.
Rho oui Mister pas la peine de hurler, je sais pas de troisième.
Mais bon quand même...